Dans le Bhagavad Gita Krishna dit à Arjuna qu’un homme vraiment sage n’a pas de larmes, ni pour les vivants ni pour les morts. En fait, personne ne meurt. Ce qui meurt est seulement le corps, l’être est immortel. Krishna dira aussi que l’être ne peut pas être coupé par les armes, ni brûlé par le feu, ni mouillé avec de l’eau ou séché par le vent, parce que ce ne soit pas limité par le temps ou par l’espace.

En sanskrit le mot qui désigne le corps est Sharita, ce qui signifie « que pourri ». L’Esprit est appelé Achyuta, l’indestructible. Au moment de la mort celui qui se désintègre est Jiva, l’être vivant. Ensuite, il est rassurant de constater que le corps est mort, pas l’esprit. De cette façon, nous pouvons mieux accepter la vie pour apprendre à surmonter les difficultés, toujours avec un visage souriant.

En Occident, nous craignons la mort. Cette affection humaine peut être traduit comme désir de continuité, abhinivesha. La peur de la mort est la menace du non-être parce qu’il se réfère à la vacuité, l’absence du sujet et de sa relation objectale.

Mon père a été opéré à plusieurs reprises en Octobre 2008 à la suite d’une pancréatite aiguë. Il a survécu à cet énorme événement et maintenant, plus de 5 ans depuis qu’il a vu des problèmes avec le pancréas, il subit l’héritage de ses anciennes tribulations.

Comme je suis loin, le problème a pris beaucoup plus importance. J’ai appris lentement à gérer mon anxiété. Je vivais dans la peur de perdre mon père, même en sachant qu’il était suivi par plusieurs médecins, il a fait tous les tests, il a eu un excellent niveau de vie. La menace du cancer a été écartée. Ce fut une inflammation continue, une sorte de pancréatite. Il a vécu sa vie normalement, mangeait normalement, tout en prenant une supplémentation d’enzymes pour aider son pancréas.

Cette année, il aurait 84 ans. Il n’a pas souffert. Juste des hauts et des bas qui nous ont fait souffrir parce que notre culture occidentale a un conflit avec la mort, qui est toujours associée au désespoir, à la peur, à la souffrance et à la vacuité. Tout cela parce que nous ne comprenons pas le sens de la mort. Dans le bouddhisme et l’hindouisme, la vie est liée au Dharma, ce qui signifie que la transition vers l’état désincarné peut être un moment libérateur de la paix et de secours. Comprendre la mort est important pour bien vivre.

Cultiver une vie tranquille, de bonnes habitudes peuvent prolonger la perspective de la vie du temps. En revanche, les préoccupations en excès, les mauvaises habitudes de raccourcir la durée de vie du corps physique. La fin du corps physique est inévitable et doit être assumée. Si facile à dire et difficile à faire !

Maintenant, mon père est mort.  C’est fini pour son corps physique. Je suis très triste et je me sens dans une sorte de torpeur, comme si j’étais toute anesthésiée. C’est très étrange. J’ai toujours le réflexe de l’appeler afin de parler de beaucoup de  choses plus ou moins importantes. C’est la vie. Je n’ai que ses souvenirs. Voilà pour l’instant.

Le yoga cherche à apporter des réponses à des questions profondes, telles : « Qui suis-je ? », « D’où viens-je ?» Et « Que dois-je faire ? » Nous apprenons rapidement quand nous nous sommes confrontés à une grave crise de santé, par exemple. La Bhagavad Gita nous enseigne qu’être en vie signifie être actif et, si l’on veut éviter des difficultés pour nous-mêmes et pour les autres, nos actions doivent être bénignes et nous devons aussi aller au-delà de l’emprise de l’ego. La Gita nous enseigne que par l’observation de notre corps, notre respiration et nos émotions, nous découvrons que l’auto-observateur est différent de lui-même.

L’homme occidental a besoin d’une spiritualité qui lui permet de reconstruire son unité (corps et esprit). La pratique du yoga peut être une façon de reconstruire cette relation corps/esprit. La pratique du yoga a un fort potentiel pour nous aider à mieux comprendre l’unité qui nous lie aux autres hommes et notre planète Terre. De cette façon la relation de cet homme avec la vie et la mort devient plus souple.

Après tout, la naissance, la vie et la mort font partie d’un cycle de rotation. C’est du vinyasa. Rien ne se perd, tout est en constante évolution.

L’être est au-delà de nom et la forme, au-delà des sens. Aucun début, pas de fin, être au-delà du temps, de l’espace et de la causalité, il est éternel et immuable. Qui réalise le Soi est libéré de la mort.

 

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